Université des Mégalithes

"J'en ai vu passer des humains et des civilisations et je suis toujours là". Regarder le monde à l'ombre d'un mégalithe, ça change toute la vision.

Voeux pour la Lune

Le voyage sur la Lune de Lucien de Samosate. Avant Jules Verne, avant Cyrano de Bergerac, Lucien de Samosate (120-180) dans Histoires Vraies, écrites en grec, raconte ses péripéties imaginaires sur un navire jeté par une forte tempête jusque sur la Lune. Le roi Endymion l’accueille. Ils se joignent à lui et aux habitants de la Lune pour combattre Phaéton et les habitants du Soleil, afin de conquérir l’Étoile du matin, les deux camps aidés de créatures mythologiques. Endymion échoue et un traité de paix est signé. Lucien en profite pour décrire la Lune selon les connaissances de son époque. Puis il revient sur Terre.

Quelques sources :

Lucien: Histoire véritable (grec + traduction Eugène Talbot, Paris, Hachette, 1912) (remacle.org)

Fiction et histoire chez Lucien (openedition.org)

Le voyage vers la Lune : de la fiction à la réalité. Exposition au Grand Palais 2019

Voyage dans la lune et Autres Histoires vraies (Claude Terreaux, trad), 2002

Extrait de la traduction d’Eugène Talbot, 1912 (pour l’intégrale, voir remacle.org):

Le voyage. « Une bourrasque soudaine vient nous assaillir avec une telle violence, qu’après avoir fait tournoyer notre vaisseau elle le soulève en l’air à plus de trois mille stades et ne le laisse plus retomber sur la mer : la force du vent, engagé dans nos voiles, tient en suspens notre embarcation et l’emporte, de telle sorte que nous naviguons en l’air pendant sept jours et sept nuits. Le huitième jour nous apercevons dans l’espace une grande terre, une espèce d’île brillante, de forme sphérique, et éclairée d’une vive lumière ».

La rencontre. « Nous y abordons, nous débarquons, et, après avoir reconnu le pays, nous le trouvons habité et cultivé. Durant le jour, on ne put apercevoir de là aucun autre objet ; mais sitôt que la nuit fut venue, nous vîmes plusieurs autres îles voisines, les unes plus grandes, les autres plus petites, toutes couleur de feu ; au-dessus l’on voyait encore une autre terre, avec des villes, des fleuves, des mers, des forêts, des montagnes : il nous parut que c’était celle que nous habitons. Nous étions décidés à pénétrer plus avant quand nous fûmes rencontrés et pris par des êtres qui se donnent le nom d’Hippogypes. Ces Hippogypes sont des hommes portés sur de grands vautours, dont ils se servent comme de chevaux ; ces vautours sont d’une grosseur énorme, et presque tous ont trois têtes : pour donner une idée de leur taille, je dirai que chacune de leurs plumes est plus longue et plus grosse que le mât d’un grand vaisseau de transport. Nos Hippogypes avaient l’ordre de faire le tour de leur île, et, s’ils rencontraient quelque étranger, de l’amener au roi. Ils nous prennent donc et nous conduisent à leur souverain. Celui-ci nous considère, et jugeant qui nous étions d’après nos vêtements : « Étrangers, nous dit-il, vous êtes Grecs ? » Nous répondons affirmativement. « Comment alors êtes-vous venus ici en traversant un si grand espace d’air ? » Nous lui racontons notre aventure, et lui, à son tour, nous dit la sienne. Il était homme et s’appelait Endymion ; un jour, pendant son sommeil, il avait été enlevé de notre terre, et, à son arrivée, on l’avait fait roi de ce pays. Or, ce pays n’était pas autre chose que ce qu’en bas nous appelons la Lune. Il nous engagea à prendre courage et à ne craindre aucun danger, qu’on nous donnerait tout ce dont nous aurions besoin ».

Le combat. La paix. Les observations. Le retour. (longs textes) voir remacle.org

À propos de Jean-Marc Bélot

Eclairer le présent, montrer que le meilleur est possible: devenirs des sociétés humaines, lieux merveilleux qui nous entourent.

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Cette entrée a été publiée le 2 janvier 2024 par dans Non classé.

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