Université des Mégalithes
"J'en ai vu passer des humains et des civilisations et je suis toujours là". Regarder le monde à l'ombre d'un mégalithe, ça change toute la vision.
Lettre d’Ile-de-France 125 de mars 2023: carême, pensée magique, fils de la montagne, source-fée, etc
Le numéro de mars est parti, il devrait arriver dans les boîtes aux lettres le 11 mars 2023. On peut s’abonner par le Groupe Ile-de-France de Mythologie Française. Sommaire:
- P. 2 Editorial; Nouvelles Brèves par Jean-Marc Bélot
- P. 3 Choses merveilleuses, conduites délétères ou comment ne pas être l’avocat du diable… par Monique Bollon-Mourier
- P. 6 Gargantua serait-il la progéniture d’une montagne mythique ? par Lousine Terteryan
- P. 8 Photos centrales: Mythologie vue du regard de Mehdi M’Hamdi, auteur et réalisateur de reportages et documentaires vidéo; Anastasia en Oregon (légendes)
- P.12 Images et mythologie du corps dans le domaine celtique (2ème partie) par Philippe Jouët
- P.16 Legenda
Editorial 125: Des Carêmes (coquille dans l’impression en fin de premier paragraphe: (carêmes) et (décarêmages) sont inversés. J’ai pu corriger manuellement sur certains envois, mais pas sur tous. Ci-dessous, la version correcte)
En mars, on pense au Carême. Cette période de 40 jours court du mercredi des Cendres au Jeudi Saint (22 février – 6 avril 2023). C’est l’une des huit périodes de l’année gardées en mémoire dans la roue de Taranis, la croix celtique, le calendrier runique, le zodiaque, la Cène, la Table ronde. Ils recouvrent la même connaissance des constellations et du mouvement du soleil par rapport à
elles. La difficulté à se nourrir a conservé ce souvenir en 4 périodes de 50 jours gras (décarêmages), intercalées de 4 périodes de 40 à 42 jours maigres (carêmes).
- Le premier carême se situe entre mi-novembre (saint Martin, début de la saison sombre) et Noël, dans l’attente du solstice d’hiver (quelques jours après, pour s’assurer qu’il est venu). Le 1er temps gras va jusqu’au mercredi des Cendres.
- Le deuxième carême, le plus connu, jusqu’à Pâques (1ère fenêtre privilégiée d’envol vers l’Au-Delà, quelques jours après l’équinoxe). Le second temps gras s’étend jusqu’à mi-mai (saints de glace, début de la saison claire).
- Le troisième carême est l’attente du solstice d’été jusqu’au 24 juin (coupage de la tête de saint Jean-Baptiste, quelques jours après la venue du solstice). Le 3e temps gras emmène mi-août (Assomption de la Vierge).
- Le quatrième carême amène à la Saint-Michel le 19 septembre (quelques jours après l’équinoxe, seconde fenêtre privilégiée d’envol). Le 4e temps gras clôt l’année cyclique mi-novembre.
Dans le premier article, Monique Bollon-Mourier examine la pensée magique, qui fait appel à l’induction, aux analogies. Un versant positif, chamanique, vise à rétablir l’harmonie, à réintégrer l’homme dans le monde. Un versant négatif, sorcellaire, se nourrit des déséquilibres, des anomalies. Il vise un ordre individuel où celui qui manipule maîtrise la situation à son profit.
Ce mécanisme de reconnaissance d’une anomalie, de stratégie du recours et d’emprise sur l’autre perdurent: rumeurs, théories du complot, mort sociale, harcèlement.
Lousine Terteryan décrit les parentés entre Gargantua et les héros arméniens. Son nom pourrait être le qualificatif d’un dieu au nom caché, « celui du mont Gargan ». En Arménie, cette montagne est la Massis, la mère Sis, la montagne mythique d’Ararat. Masus est mentionnée dans l’Épopée de Gilgamesh. Les Hellènes la nommaient Μασίς. Dans les conceptions archaïques, les montagnes
sont la terre-mère enceinte, dont sortent les naissances mythiques. Le Gargantua occidental naît d’ailleurs de la plus haute montagne d’Orient. La Massis est l’habitat de géants, qui sont centraux dans la saga nationale arménienne où ils fondent le pays.
Philippe Jouët, dans sa seconde partie sur la mythologie du corps, explique les couleurs, attribuées à certains héros et s’accordant aux caractères. Vêtements, nudité, marques, membres, cheveux, oeil sont également décodés. La tête est la plus importante, siège de la puissance, même après la mort: centre de rituels, équivalence tête-soleil, tête-graal, tête trophée. Cela ressort surtout de la mythologie, l’art celtique ayant préféré les langages figurés géométriques à la figuration humaine, parfois traitée mais abstraitement. Peu nombreuses sont les oeuvres narratives, tel le fourreau de Hallstatt.
À propos de Jean-Marc Bélot
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