Université des Mégalithes
"J'en ai vu passer des humains et des civilisations et je suis toujours là". Regarder le monde à l'ombre d'un mégalithe, ça change toute la vision.
Lattara (Lattes, Hérault), comptoir carthaginois
Les Carthaginois, arrivés avant les Grecs en Méditerranée occidentale, implantés dans l’ouest de la Sicile, en Sardaigne, en Corse, dans les Baléares, ont même peut-être réalisé la circumnavigation de l’Afrique. Ils ont établi des relations commerciales avec les Etrusques, les Ligures, les Celtes, les Ibères, les Tartessiens, les Numides, etc, et des comptoirs nombreux.
Sur la côte languedocienne, la ville de Lattes, sur le delta du Lez, a été précédée par un port romain, Lattara, précédemment gaulois Latera (gaulois latis, marais, lagune) (autre page et sur Persée) sous influence étrusque (-625 à -550) puis phocéenne. Dès le VIIIe siècle, on retrouve des traces puniques dans la région et leurs amphores à l’époque étrusque. Les carthaginois étant alliés aux étrusques, leur influence s’est conservée jusqu’à la fondation de Marseille Massilia par les grecs phocéens et leur extension d’Emporion à Genova (Gênes). Pour paraphraser Astérix, on pourrait dire que Lattara a résisté encore et toujours à l’envahisseur, dernière ville étrusco-punique de la côte.
Les amphores puniques arrivaient sur le site de Lattes par l’ouest, accompagnées de marchandises ibériques. Les amphores punico-ébusitaines (A-PE ), bien diffusées en Catalogne étaient présentes dans une proportion difficile à mesurer en Languedoc occidental. Les couches du Ve s. de Lattara ont livré plusieurs éléments de telles amphores. L’article cite une centaine d’implantations où il en a été trouvé, d’Ampurias (ville de Catalogne la plus proche) à Marseille (ville grecque la plus proche), jusqu’à l’époque où, de toute la côte, y compris Ampurias/Emporion, seule Lattara n’était pas sous l’influence phocéenno-emporione.
À propos de Jean-Marc Bélot
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