"J'en ai vu passer des humains et des civilisations et je suis toujours là". Regarder le monde à l'ombre d'un mégalithe, ça change toute la vision.
Rieul (Regulus), premier évêque de Senlis, contemporain de saint Denis de Montmartre, avait laissé les traces de ses pas sur ces pierres en allant évangéliser le sauvage Mont Pagnotte. Ce n’était alors pas encore l’actuel et inoffensif « petit pain » (pagnotta). On était en Gaule romaine et son nom celte était le Marodunum (mont du Maro, le mauvais homme qui habitait le sommet). Les croix déposées sur le chemin n’étaient pas de trop.
Depuis plus de 1500 ans, les « Pas de Saint-Rieul » avaient disparu du champ des humains, à part peut-être pour quelques chasseurs restés discrets pour sauvegarder leur territoire de chasse. On les a longtemps cherchés puis, surtout, on ne les a même plus du tout recherchés, trop loin qu’ils étaient des lumières de la ville. Merci à Dominique pour cette redécouverte, et à Christophe pour la balade.
Les Pas Saint-Rieul sont de retour dans le monde des vivants ! Ce bel amas de grès d’érosion, au sommet d’un petit tertre, domine le chemin de Saint-Rieul, mais n’est pas exactement dessus. C’est un réel ensemble mégalithique avec montée d’accès et gardiens du lieu, ces petits visages qu’on croit reconnaître sur les pierres d’entrée. Et même une petite quasi-pierre glissoire d’énergie et de fertilité, où les femmes venaient se frotter pour appeler les âmes du clan à se réincarner dans l’enfant à venir, après être montées en marche arrière. Elles risquaient plus de rencontrer le fameux Maro, l’Hercule gaulois à la massue. Même avec les yeux de la foi, la mousse rend difficile de distinguer sur les pierres ce qui est un pas de ce qui ne l’est pas. Voir la conférence « Senlis mythologique« , la publication « Mythologie du Pays d’Halatte » et les Rencontres Mythologiques de Senlis 2003.
Position sur Google Maps: http://maps.google.com/maps?q=49.26681,2.61933
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